Cosima Daigo
backstory
Cosima, dès sa naissance, et même avant, était la honte de la lignée Daigo. Ou plutôt ses parents, Kondo et Alma, l’étaient, et ont légué leur honte au fruit de leur liaison. En même temps, quelle idée pour un Daigo de se marier avec une cornue ? Au sein d’une famille de sorciers qui n’acceptent que leurs congénères et aucune autre espèce, l’idée de fuir avec une cornue était impensable. Et pourtant, il l’a fait. Kondo, qui avait été déjà renié de la famille pour son union avec Alma, n’avait même pas osé nous annoncer sa naissance après quelques semaines, et comme on s’y attendait, personne ne l’a reconnue comme membre des Daigo. Pourtant, malgré la peine, ils ont fait avec, et l’ont élevée avec beaucoup d’amour, j’en suis sûre. Ils ont fait leur vie et ont fondé leur famille en pensant que jamais Cosima ne serait amenée à rencontrer les Daigo. Mais ils se trompaient.
saeko daigo, tante de cosima:
Le 17 octobre 2000, le lendemain de l’assassinat de ses parents, nous avons recueilli Cosima dans notre foyer. Nous n’avons jamais beaucoup parlé des événements, en famille. On évite toujours d’en parler aujourd’hui. Tout ce que l’on ose reconnaître, c’est qu’ils ont subi un cambriolage et qu’il a mal tourné. La famille d’Alma n’avait juridiquement pas le droit d’avoir la charge de Cosima, leurs proches ont un casier judiciaire bien trop rempli pour prendre la charge d’une orpheline de cinq ans. Alors, nous l’avons accueillie, à contrecœur pour certains. Les rapports étaient tendus, surtout pour les plus aînés, qui ne parvenaient pas à accepter sa présence et son appartenance aux cornus. Bien entendu, elle a hérité des pouvoirs de son père, et reste ne sorcière, néanmoins ses cornes posaient toujours problème aux yeux de certains. J’ai toujours éprouvé énormément de peine pour cette pauvre petite fille, elle qui devait se sentir si mal à l’aise chez nous. Certains ainés lui montraient très bien qu’elle ne serait jamais considérée comme des nôtres, et je n’ose imaginer l’impact que ça a dû avoir sur elle. Mon mari, mon fils et moi étions des seuls à faire un effort pour l’intégrer parmi nous, les autres semblaient ne pas vouloir s’embêter avec ça.
Cependant, Cosima s’est liée d’amitié avec Renzo, mon fils. Il a seize ans de plus qu’elle, donc était âgé de vingt-et-un ans lorsque nous l’avons recueillie chez nous, et l’a toujours traitée comme la petite sœur que nous n’avions jamais pu lui donner. Alors, ça n’a pas été surprenant que, trois ans plus tard, alors que mon père, Abe, ait essayé à nouveau de forcer Cosima à couper ses cornes, Renzo soit intervenu et ait décidé d’adopter la petite. Légalement. Il est devenu officiellement père, à vingt-quatre ans, et j’étais ravie de l’apprendre.
Maintenant, nous n’avons plus notre mot à dire sur l’éducation de Cosima, comme Renzo s’en occupe totalement. Néanmoins, je ne vais pas vous le cacher, je ne l’approuve pas le moins du monde. Son affection l’a rendu trop laxiste, sa fierté l’a empêché de nous demander des conseils, et l’éducation de Cosima, pourtant primordiale, n’a pas été très efficace. Peut-être avons-nous notre part dans les fautes qu’elle a subies, c’est même très probable. Mais voilà, dix-sept ans plus tard, Renzo est devenu député, Cosima est une jeune femme certes très célèbre et couronnée de succès, mais elle mène une vie pleine de vice. Combien de fois Renzo a dû corrompre des responsables de bars, de discothèques, même parfois des officiers de police, pour effacer des preuves sur les états d’ébriété de sa fille et sa part dans certains faits divers ? Il n’en parle à personne, et heureusement pour lui, tout comme pour elle, toutes les allégations sur Cosima sont démenties. Ce qui n’empêche que je le sais, mon instinct maternel me met toujours la puce à l’oreille. Soit, je n’ai plus mon mot à dire sur Cosima. J’espère simplement qu’elle reprendra ses esprits au plus vite et se rendra compte que ce n’est pas une vie à être menée.